La S.M.A. est affiliée à la FFKMDA, Fédération française de kick-boxing, muay thaï et disciplines associées, en tant que discipline associée pour la partie "Contact défense".
Ce logo très significatif est composé d'un octogone, de cercles, d'un sablier et d'un trait.
Le logo S.M.A. et la "marque" S.M.A. sont protégés, ils ont été déposés à l'I.N.P.I (l'Institut National de la Propriété Industrielle).
- L'octogone
- Les valeurs de la S.M.A. : générosité / loyauté / respect / volonté / humilité / sincérité / honnêteté / maîtrise
- Les cercles
- Les "zones" S.M.A. : zone d'observation / zone de contact verbal / zone de contact physique
- Le sablier : concept de la pyramide
* triangle haut : coups d'arrêt et angles d'abordage
* triangle bas : attitude et angles défensifs
- Le trait : les "distances"
- Les couleurs correspondant aux différents niveaux de vigilance : blanc / jaune / orange / rouge / noir
Source : "Défendez-vous" - chronique du 13/08/19
L’autodéfense est souvent mal connue et mal comprise. Certaines personnes la réduisent à quelques techniques physiques de frappes et de saisies. D’autres l’assimilent à l’usage libre d’armes à feu au sein de la population civile, à cause des dérives sécuritaires observées dans des pays comme les Etats-Unis.
Pourtant, dans son principe et sa philosophie, l’autodéfense n’a rien à voir avec ces visions réductrices ou dangereusement extrêmes : elle est avant tout un état d’esprit et une façon de se comporter au quotidien pour assurer sa propre sécurité, dans le respect des autres et de la loi.
Apprendre à se protéger, c’est d’abord développer son attention au monde et aux gens que l’on croise pour percevoir les dangers potentiels puis agir de la façon la plus efficace possible pour se soustraire au danger sans aggraver la situation. Ce n’est qu’en dernier recours, si aucune autre solution n’est possible, qu’on en vient à des techniques de riposte physique.
L’autodéfense reste souvent perçue, à tort, comme une pratique anxiogène qui alimente la paranoïa et la peur permanente de l’agression. C’est au contraire en regardant la réalité en face, avec les dangers qu’elle comporte, que l’on peut s’y préparer efficacement et se sentir plus apte à y faire face, et donc moins anxieux.
Vivre dans le déni du risque d’agression créé une forme d’angoisse latente puisqu’on sait que le danger existe – même si on fait semblant de ne pas le voir – mais qu’on ne se donne pas les moyens de l’affronter.
Apprendre à se protéger, c’est trouver, face au risque, un juste équilibre entre l’insouciance et la paranoïa. L’autodéfense s’inscrit dans une logique de prévention active des agressions, que celles-ci soit commises par des inconnus ou par des proches.
L’autodéfense ne peut se généraliser de façon durable et efficace dans notre société que si elle s’exerce dans le cadre légal de la légitime défense et dans le respect des autres. A ce titre, elle a une véritable vocation citoyenne puisqu’elle permet à chacune et chacun d’assurer sa propre sécurité mais aussi de contribuer, dans la mesure du possible, à celle des autres. La violence physique est canalisée pour n’être utilisée que quand elle est indispensable.
Le code couleur d'état de vigilance du colonel John Dean "Jeff" Cooper, ancien officier de la marine américaine et adepte du tir de combat sportif, est un système qui rend compte du niveau de vigilance d’une personne afin d'essayer de réduire ou d’éliminer le risque d'une agression.
Il se compose de 4 paliers identifiés chacun par une couleur spécifique :
- blanc,
- jaune,
- orange,
- rouge et noir.
La couleur noire est proposée, mais à l'origine elle ne fait pas partie du système développé par le colonel Jeff Cooper. Elle a été introduite par les membres du service d'ordre bouddhiste, les Dorje Kasungs.
Les codes couleurs d'état de vigilance sont une adaptation du système utilisé par le corps des Marines pour différencier les états psychologiques de préparation au combat. C’est un système simple, qui même s'il provient du domaine militaire est applicable à n’importe quelle activité de la vie quotidienne. Il s'agit d'apprendre à observer notre environnement, en apprenant à l'évaluer en permanence. Cet état de conscience apprend à réagir et agir d'une manière appropriée, nous permettant ainsi d'augmenter et d'influencer de façon significative notre vie.
Indications et généralités sur la pratique des états de vigilance :
Dans la vie courante la plupart des gens agissent en condition "blanc". Se rendre à son travail en métro par exemple peut s'effectuer de façon parfaitement machinale, sans prêter d'attention consciente à l'itinéraire habituel, tout en étant absorbé par ses pensées.
Les gestes d'éviter les obstacles, de tourner au bon endroit sont automatiques, jusqu'à ce qu'un événement inhabituel se produise. Cet événement peut être anodin : quelqu'un vous demande l'heure. Il peut être plus préoccupant : on vous vole votre portable (vous passez alors directement de l'état "blanc" à l'état "rouge" ou "noir" selon le degré de violence de l'agression). Quand vous êtes en "blanc" on pourrait aussi vous voler votre portefeuille sans violence et sans que vous le remarquiez.
S'il est parfaitement légitime d'être en condition "blanc" chez soi ou dans des endroits familiers et sûrs il est des circonstances où il est préférable d'être attentif et préparé à être confronté à la réalité des événements. Il s’agit en fait de reconnaître si son état de vigilance est adapté à la situation et de le modifier en conséquence.
Objectifs du code couleur d'état de vigilance :
Il ne serait pas sain psychologiquement de rester en permanence à l'une ou l'autre extrémité de ce code couleur. L'objectif étant de développer des capacités intellectuelles d'observation suffisantes pour toujours essayer d'adapter son comportement par rapport à son environnement..
La légitime défense est une circonstance reconnue par la loi permettant à l'auteur d'un crime ou d'un délit de ne pas être pénalement responsable. Ainsi, quand bien même l'acte de défense aurait conduit à mettre fin à la vie de l'agresseur, le défenseur ne pourrait pas être poursuivi. Toutefois, les conditions d'application de la légitime défense sont particulièrement strictes. Aussi convient-il d'être très vigilant(e) avant toute décision d'utiliser la force.
Il est rappelé que toute action doit être précédée d'une réflexion conformément au schéma décisionnel suivant (P.E.D.A.) : (1) Perception => (2) Evaluation => (3) Décision => (4) Action.
Ce que dit la loi
La légitime défense est définie dans les articles 122-5 et suivants du Code pénal :
Article 122-5
N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte.
N'est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l'infraction.
Article 122-6
Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l'acte :
1° Pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ;
2° Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence.
Article 122-7
N'est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.
Ce que dit le juge
Les juridictions ont, à partir de ce texte, dégagé des critères d'application qui doivent impérativement être tous remplis pour que soit caractérisé l'état de légitime défense. Ces critères portent sur l'agression et sur la riposte.
L'agression (R.A.I.) : Réelle / Actuelle / Injuste
La riposte (V.A.N.I.P.) : Volontaire / Absolument Nécessaire / Immédiate / Proportionnée
L'AGRESSION
REELLE
L'agression doit être véritable et menacer votre intégrité corporelle ou celle d'autrui. En conséquence, une simple dispute verbale ne suffit pas mais une frappe constitue une agression réelle. L'initiative de l'agression doit toujours venir de l'adversaire.
ACTUELLE
L'agression ne doit pas être terminée. Si tel est le cas, vous avez toutefois possibilité d'appréhender l'auteur et de prévenir les forces de l'ordre (Article 73 du Code de procédure pénale). L'agression sera considérée commer terminée si l'agresseur tourne le dos ou s'enfuit. Il en va de même si vous le recroisez quelque temps plus tard. En revanche, s'il est face à vous ou face à une autre personne avec le poing levé, l'agression est actuelle.
INJUSTE
Le caractère injuste peut en fait être défini par élimination : sont injustes toutes les agressions qui ne sont pas justes. Ceci étant, très peu d'agressions sont justes. Le caractère juste d'une agression vise presque uniquement la situation d'un membre des forces de l'ordre qui serait conduit à vous interpeller ou interpeller une autre personne. En raison de sa qualité, son agression ne peut pas être injuste. Il ne serait donc pas possible d'invoquer la légitime défense pour ne pas se soumettre aux injonctions d'un fonctionnaire de Police ou de Gendarmerie par exemple. Autre exemple : l'agresseur ne peut pas invoquer la légitime défenses contre vous qui tenteriez de faire cesser l'agression.
LA DEFENSE
VOLONTAIRE
La chambre criminelle de la cour de cassation a affirmé, dans l'arrêt Cousinet, rendu en date du 16 février 1967, que "la légitime défense est inconciliable avec le caractère involontaire de l'infraction". La jurisprudence semble aujourd'hui constante sur ce point. Il s'ensuit que tout acte de riposte doit être volontaire, c'est-à-dire "fait exprès", et donc maîtrisé.
ABSOLUMENT NECESSAIRE
La nécessité est sans doute le critère le plus important puisque c'est le Code pénal lui-même qui le prévoit. Cela signifie que la défense employée devait être nécessaire pour éviter le péril qui aurait dû résulter de l'agression. Pour cela, votre pratique des arts martiaux vous astreint à un usage très rigoureux des techniques de défense car on sera moins tolérant à votre égard. Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme a été plus loin que le Code pénal en créant le principe d'une défense non plus "nécessaire" mais "absolument nécessaire", c'est-à-dire incontournable. Avant d'agir, il faudra donc vous demander si votre action est la seule possible (notamment si celle-ci doit vous conduire à frapper en zone rouge ou à donner la mort) pour échapper ou faire échapper autrui au péril imminent qui le menace.
IMMEDIATE
La défense n'est pas légitime si elle procède de la vengeance. On est dans la vengeance dès l'instant où l'agression est passée. Si l'adversaire fuit, votre seule possibilité est de l'appréhender de prévenir les forces de l'ordre (Article 73 du Code de procédure pénale). Il ne sera pas possible de lui porter des coups autres que ceux absolument nécessaires à son interpellation. L'appréhension de l'individu sera possible car lorsqu'un crime ou un délit vient de se produire, il est toujours considéré comme "flagrant" de sorte que le droit d'interpellation est ouvert à tout citoyen.
PROPORTIONNEE
La riposte doit toujours être proportionnée à l'attaque. Cette règle invite à faire une évaluation d'effets à effets : les effets possibles de la riposte ne doivent pas être plus graves que les effets possibles de l'agression. Selon cette exigence, vous ne pouvez pas vous défendre en utilisant un couteau si l'adversaire est mains nues, sauf si l'usage est nécessaire pour sauver une vie. Il a par exemple été jugé qu'un couteau utilisé à plusieurs reprises contre un adversaire muni d'un porte-clés est excessif. Autre exemple, vous ne pourriez pas frapper un individu avec un objet alors qu'il se contente de vous pousser.
Que faut-il retenir de ces règles ?
Avant d'agir, vous devez vous demander si le moyen que vous envisagez est le seul possible pour vous protéger ou protéger autrui de l'agression. S'il en existe un autre, moins violent, il est à privilégier.
Pour savoir si vous êtes en situation de légitime défense, vous pouvez vous poser les questions suivantes :
1. L'agression est-elle en cours ?
2. Ma riposte est-elle absolument nécessaire ?
3. Le moyen que je compte employer est-il proportionné à l'agression ?
La Police et la Gendarmerie sont chargées de la protection des citoyens qui n'ont pas le droit d'accomplir eux-mêmes des actes de justice privée et encore moins de vengeance personnelle. Toutefois, dans certaines situations où il y a simultanément danger et urgence, une personne peut être contrainte de se défendre ou de protéger autrui contre une agression. Cette défense peut avoir des conséquences graves, voire entraîner la mort de l'agresseur.
Il est important de porter plainte au plus vite pour recueillir les éléments de preuve et lancer l'enquête, et faire établir un certificat médical attestant de l'agression et de sa gravité.
En résumé :
- l'agression doit être réelle (l'atteinte doit exister de manière certaine, une crainte subjective ne suffit pas)
- l'agression doit être actuelle (imminente sur le point de se réaliser ou en train de se réaliser)
- l'agression doit être injuste (sans motif légitime, contraire au droit, à la loi)
- la défense doit être nécessaire (il n'y a pas d'autre alternative, aucun moyen de se soustraire au danger)
- la défense doit être simultanée (immédiate par rapport à l'atteinte)
- la défense doit être proportionnée à l'attaque (juste suffisante pour faire cesser l'agression)
- la défense doit être volontaire
Questions / Réponses
Les juges ont à plusieurs reprises assimilés à l'agression réelle, l'agression très vraisemblable. Attention, celle-ci ne doit pas être imaginaire, donc illusoire. Pour cela, il faut que des indices fassent raisonnablement croire à l'imminence du péril. Une simple crainte ne suffit donc pas. Notamment, un automobiliste qui sortirait de sa voiture violemment ne peut pas être considéré comme un agresseur, tant qu'il ne s'approche pas et n'est pas menaçant.
C'est le caractère réel de l'agression dont il est ici question.
D'abord, il faut savoir que l'article 132-75 du Code pénal prévoit qu'un objet qui a une ressemblance de nature à créer une confusion, est utilisé pour menacer de tuer ou de blesser ou est destiné, par celui qui en est porteur, à menacer de tuer ou de blesser, est considéré comme une arme.
Ensuite, si l'agresseur est blessé, le principe de l'agression vraisemblable va jouer. Ainsi, les juges rechercheront des éléments objectifs, c'est-à-dire en dehors de vos propres sentiments, permettant de fonder l'existence d'une agression vraisemblable, en tous points assimilée à une agression réelle. La Cour européenne des droits de l'homme, dont les décisions s'imposent aux juridictions françaises, a ainsi jugé que la légitime défense est justifiée dès lors que le défenseur se fonde sur une conviction honnête considérée, pour de bonnes raisons, comme valable à l'époque des événements. En conséquence, s'il est avéré que le couteau ou l'arme factice était très ressemblante et que vous ne pouviez pas la distinguer d'une arme véritable, la légitime défense pourra être retenue si tous les autres critères sont remplis.
La S.M.A. enseigne de ne jamais passer de la situation d'agressé à agresseur. Si l'agresseur cherche à s'enfuir, le droit vous permet uniquement de l'appréhender et de prévenir les forces de l'ordre (Article 73 du Code de procédure pénale). A défaut, seul un dépôt de plainte pourra être effectué par vous, ce qui mènera à des poursuites pénales contre l'agresseur. La vengeance conduit à être poursuivi à son tour pour des faits de violence.
La détention d'un couteau ou d'un bâton de protection n'est pas interdite. Toutefois, porter ces objets sur vous est constitutif d'un délit et donc strictement interdit.
Néanmoins, on dit en droit que la légitime défense opère in rem, c'est-à-dire qu'elle concerne les faits et non la personne de l'agresseur. La conséquence, expliquent les juristes, c'est qu'elle abolit toute responsabilité pénale y compris pour les infractions connexes, et en particulier le port d'arme prohibé. Une très ancienne décision a donc jugé qu'en situation de légitime défense, l'infraction de port d'arme prohibé ne pouvait pas être retenue. Cette décision n'a cependant pas été confirmée depuis et il apparaît donc très dangereux d'en déduire hâtivement une quelconque solution.
On préconisera donc vivement, tant du point de vue du droit en vigueur que de celui de la discipline S.M.A., de ne pas porter ce genre d'objet sur vous.
Des menottes ne sont pas en soi, une arme, sauf si elles sont utilisées pour tuer. En dehors de cette situation, le droit n'interdit pas que celles-ci soient portées, mais mieux vaut justifier d'une qualité de membre des forces de l'ordre pour évincer toute équivoque.
Vous devez toujours garder une règle à l'esprit : la loi ne vous oblige pas à vous mettre en danger. Partant, il faut distinguer deux situations (Code pénal, art. 223-6).
Soit l'agresseur est armé et vous ne pouvez pas agir sans risque, auquel cas la loi vous oblige seulement à prévenir les secours.
Dans le cas contraire, s'il vous est possible d'empêcher par votre action immédiate, sans risque pour vous ou pour quelqu'un d'autre, le péril, vous devez intervenir.
En bref, on ne vous reprochera pas de ne pas vous jeter sur des agresseurs en furie, mais on pourra toujours vous reprocher de ne pas avoir prévenu les forces de l'ordre ou les secours. Souvenez-vous que l'on ne plonge pas si l'on en sait pas nager. En self-defense, c'est la même chose.